Réflexions sur le projet d'isolation des maisons anciennes
PROBLEME DE L’ISOLATION PROGRAMMEE DES MAISONS ANCIENNES
Projet de Loi 2188
Titre II
Article 5
« Il est instauré une obligation d’améliorer la performance énergétique lors de la réalisation des travaux de rénovation n’entrant pas dans ces cas de figure. La modification de l’article L. 111-10 du code de l’urbanisme prévoit donc l’obligation de réaliser une isolation par l’extérieur lors d’un ravalement de façade, l’obligation de réaliser une isolation de la toiture ou des combles lors de la réfection de celle-ci et l’obligation de réaliser des travaux d’amélioration d’isolation lors de l’aménagement de nouvelles pièces, initialement non destinées à l’habitation.
Concrètement, cet article va conduire à :
– l’obligation de réaliser une isolation par l’extérieur lors d’un ravalement de façade ;
– l’obligation de réaliser une isolation de la toiture ou des combles lors de la réfection de celle-ci ;
– l’obligation de réaliser des travaux d’amélioration d’isolation lors de l’aménagement de nouvelles pièces, initialement non destinées à l’habitation. »
De quelle maison parle-t-on ? de toutes, aussi bien les maisons d’avant 1948 que celles d’après.
Ce flou engendrerait un postulat et une pratique systématique. D’où la question au regard de n’importe quel bâtiment d’habitation : ITE (Isolation thermique par l’extérieur) ou ITI (Isolation thermique par l’intérieur) ou les deux.
QU’EST-CE A DIRE ?
Au regard du travail en cours du Conseil régional de Bourgogne,
Un protocole via un arbre des typologies serait une première réponse : maisons éclectiques, paysannes, seigneuriales, bourgeoises, (avant 48 ou après ? )
Une liste des éléments à conserver permettrait de finaliser la démarche, liste dans laquelle les murs n’apparaissent pas.
On ne veut plus de « paroi froide »
On exclut le chauffage au bois trop gourmand en oxygène.
On devrait isoler l’habitat de la cave, « facteur d’humidité et de froid »
L’isolation par l’extérieur, en matériau synthétique, polystyrène, serait fixée sur les murs et sur les tableaux des fenêtres, masquant évidemment l’enduit et les encadrements de porte et fenêtres. Cet isolant est garanti 10 ans.
Les modules des fenêtres seraient ainsi réduits, d’autant que les fenêtres à double ou triple vitrage demandent davantage de montants et dormants en bois ou autre matériau.
Les sols devraient aussi être retirés puis isolés de la terre ou de la cave. Les planchers intermédiaires devraient subir le même traitement.
Les toitures pourront être facilement isolées lorsque les combles ne sont pas déjà aménagés. Dans le cas contraire, il faudrait retirer la couverture pour poser l’isolant et ainsi surélever la couverture.
La maison serait ainsi isolée totalement de tout son environnement, tant sur le plan phonique que thermique.
Les habitants dépenseraient moins d’énergie dans la perspective du facteur 4.
MAIS,
On ne compte pas les dépenses générées par ces réunions, études, déplacements de très nombreuses personnes, les dépenses liées aux prestataires et salariés travaillant sur ce sujet ;
On ne compte pas le coût de ces matériaux industriels, en effet de serre ;
On ne compte pas le fait que ces isolants seraient à refaire dans 10 ou 15 ans.
On ne compte pas les conséquences d’une banalisation de l’architecture puisqu’un pavillon des années 60, construit en parpaings, serait traité de la même manière qu’une maison ancienne.
Ces coûts ne seront comptabilisables que dans plusieurs générations.
Ajoutons que le verbe isoler est à lire dans ce contexte sous deux acceptions : isoler des éléments naturels : froid, chaud, air, et par conséquence, isoler de tout l’environnement bâti et humain (bruits de l’extérieur). La maison ressemblerait ainsi à ces automobiles qui, dans les publicités, deviennent séduisantes dès lors que les vitres sont levées et que l’habitacle devient une bulle hermétique aux autres véhicules.
ET SI ON REGARDAIT AUTREMENT ?
Si on distinguait ce qui est l’architecture véritablement ancienne, et les constructions d’après 1948 ?
Une différence notable est à poser en préalable à toute réflexion : la maison ancienne, construite avec des matériaux locaux, naturels, est VIVANTE.
Vivante, car la maison est en lien total avec son environnement :
L’orientation : davantage d’ouvertures au sud ou à l’est, murs du nord aveugles ou présentant de petites ouvertures. On sait bien que les vitres communiquent lumière et chaleur par effet de serre, autant donc en profiter, c’est une énergie gratuite et même en hiver, le soleil a une action ;
Les sols : au rez-de-chaussée, les sols en terre cuite ou en pierre, respirent. En été, les dalles en pierre ou même les carreaux transpirent et participent à la fraîcheur du logis. En hiver, les sols ne sont pas froids. Les planchers intermédiaires sont le plus souvent isolés par des remplissages très performants (terre, matière végétale). Quand, par erreur, ces remplissages ont été retirés, les propriétaires ont dû les reconstituer tant pour l’isolation thermique que phonique. Les plafonds en plâtre contribuent à une isolation performante.
La cave, dont la température stagne en hiver comme en été à 12°, est une zone tampon rendant les pièces supérieures très confortables.
Les murs : cet équilibre est préservé à condition que les murs ne soient pas recouverts de ciment et que la cave soit suffisamment aérée. En effet, l’humidité naturelle de la terre monte par capillarité dans les murs qui, lorsqu’ils sont enduits d’un matériau perspirant, rejette cette humidité. L’hiver, la chaleur produite par les habitants, repousse l’humidité vers l’extérieur et l’été, lorsque le soleil chauffe le mur extérieur, il restitue cette humidité vers l’intérieur, apportant ainsi la célèbre fraîcheur.
Les murs sont ainsi fondamentaux dans la préservation de la construction et dans la qualité de vie des habitants, à condition qu’ils soient revêtus d’un enduit des deux côtés..
Les combles : Les matériaux, bois, chêne pour la charpente, parfois peuplier et tuiles en terre cuite, demandent tout simplement une aération permanente pour résister sans problème.
HELAS !
Hélas, des erreurs ont déjà été propagées depuis une cinquantaine d’années :
1. profitant d’exemples de charpentes légères laissées aux intempéries, les industriels ont proposé des traitements anti-insectes xylophages pour des charpentes en chêne qui ne sont jamais atteintes par ses insectes. Nombre de propriétaires ont été abusés.
2. d’autres industriels harcèlent les propriétaires pour vendre des fenêtres en PVC sous le prétexte d’empêcher les entrées d’air. Il faut savoir que si l’on soustrait la ventilation naturelle des fenêtres en bois, on installe néanmoins des entrées d’air dans les montants PVC ! De surcroît, le PVC pose de nombreux problèmes non résolus.
3. les plaques de plâtre ayant été conçues pour pallier les faiblesses des constructions modernes en parpaings, les ventes se sont élargies aux maisons en pierre, au point que la restauration d’une maison ancienne aujourd’hui entraîne le plus souvent l’installation de plaques de plâtre sans s’interroger sur les désordres produits par ce « cache-misère » : que devient l’humidité dégagée par les murs, notamment lorsque le parement extérieur est recouvert de ciment. Cette banalisation de plaques de plâtre est tellement diffusée que des visiteurs s’étonnent fréquemment qu’un château féodal avec ses murs de 1,20 m ne soit pas recouvert de plaque de plâtre !
4. aujourd’hui, nombreuses sont les personnes qui, ayant clos hermétiquement leur habitat, se plaignent d’humidité, notamment dans les salles de bains.
5. enfin, les consignes sont déraisonnables : dans la seconde de moitié du XX° siècle, dans les constructions, on exigeait deux ouvertures : une arrivée d’air frais, une sortie d’air chaud. Celles-ci doivent être impérativement bouchées aujourd’hui.
Toutes ces hérésies industrielles sont en écho avec les utilisations généralisées de traitement chimique dans les jardins et culture avant qu’on s’aperçoive de leur extrême nocivité. Le retour en arrière est difficile tant dans les mentalités que dans la réalité des qualités de production des aliments. On peut aussi évoquer l’arrachement des haies, au XX° siècle, qui conduisent maintenant à utiliser de l’argent public pour les replanter.
POURTANT,
Pourtant, les maisons anciennes, lorsqu’on en connaît véritablement le fonctionnement, échappent à toutes ces modes car les techniques de construction prévoient tous ces aléas.
Des études scientifiques ont été menées par CETE Est, ENSA, LMDC, MPF, Ministère de l’égalité des territoires et du logement, Ministère de l’Ecologie durable et de l’Energie : HYGROBA,
Cahier n°0 : Etude de la réhabilitation hygrothermique des parois anciennes, généralités :
http://www.cete-est.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/HYGROBA_-_Cahier_0_-_version_de_fevrier_2013_cle5cfc1d.pdf
Cahier n°1 : murs en terre crue
http://www.cete-est.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/HYGROBA_-_Cahier_tcrue_-_version_de_fevrier_2013_cle5ebd53.pdf
Cahier n°2 : murs en brique de terre cuite
http://www.cete-est.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/HYGROBA_-_Cahier_btcuite_-_version_de_fevrier_2013_cle7f6893.pdf
Cahier n°3 : murs en pans de bois et torchis
http://www.cete-est.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/HYGROBA_-_Cahier_pdbois_-_version_de_fevrier_2013_cle0c77ac.pdf
Cahier n°4 : murs en pierre dure
http://www.cete-est.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/HYGROBA_-_Cahier_pdure_-_version_de_fevrier_2013_cle5f5497.pdf
Les conclusions sont les suivantes, pour les bâtiments en pierre dure (calcaire), l’étude portant sur des murs de 42cm d’épaisseur, sachant qu’en Bourgogne, les murs mesurent au moins 60 cm :
« L’isolation par l’extérieur est préférable à l’isolation par l’intérieur :
- l’inertie thermique de la paroi est mieux préservée
- le risque de condensation est plus faible
- la quantité d’eau présente dans la pierre calcaire dure est plus faible.
Parmi les solutions d’isolation par l’extérieur, les configurations P-x (fibre de bois avec enduit extérieur à la chaux), perméables à la vapeur d’eau et capillaires côté extérieur sont à privilégier. Elles permettent en effet au mur de mieux gérer la présence d’infiltrations d’humidité. (critère capacité de séchage).
Concernant, les solutions d’isolation par l’intérieur, les configurations x-P ou P-x, perméables à la vapeur d’eau et capillaires côté intérieur ou extérieur, sont préférables à la configuration E-E (étanches à l’humidité) au regard du critère « quantité d’eau ».
Les conclusions scientifiques sont donc catégoriques : la maison ancienne doit être protégée par des enduits perspirants des deux côtés du mur. Toute autre intervention fait perdre des qualités à la construction et à l’habitat.
QUE FAIRE ?
Si les aménagements intérieurs sont de l’initiative propre du propriétaire, la structure du bâtiment seule, commande les pratiques (alors qu’on pourrait même recommander de ne pas supprimer les murs intérieurs qui, par leur inertie contribuent à une facilité de chauffage).
S’il n’est certes pas bienvenu de dépenser 3000 € de fuel pour chauffer une maison de 100 m²,
Faut-il pour autant s’engager dans n’importe quels travaux si l’on considère que la maison n’est pas seulement habitée en hiver mais aussi pendant 3 autres saisons ?
Ne serait-il pas plus judicieux de rappeler quelques règles aux habitants ?
1. quelle température dans la pièce à vivre, mais quelle température dans les chambres ?
combien de temps aère-t-on le logis par jour ? Une ventilation naturelle permet un confort naturellement.
2. comment s’habille-t-on ? Un spécialiste de l’architecture anglais nous disait : « vous n’avez rien compris en France, ce n’est pas la maison qu’il faut isoler, c’est le bonhomme, ça s’appelle le pull-over ! »
3. quel enduit sur les murs ? est-il perspirant ? a-t-on dressé un enduit tant à l’intérieur qu’à l’extérieur ? l’enduit à la chaux, à l’extérieur, devrait devenir obligatoire
4. a-t-on envisagé un chauffage complémentaire dans la pièce à vivre : chauffage au bois par feu continu, bois ou granulés ? La filière bois est un pôle économique important en Bourgogne, facteur d’emploi et peu polluant.
5. les combles, principaux facteurs de perte de chaleur, sont-ils bien isolés ?
6. les murs présentent-ils des remontées capillaires, des défauts d’infiltrations, des pathologies ? Ces questions sont à étudier en préliminaire. Examiner, en 1er lieu si les murs ne sont pas recouverts de ciment, matériau non perspirant.
7. penser aux doubles fenêtres plutôt qu’à des fenêtres à double vitrage qui risquent de produire des phénomènes de condensation
8. penser à installer des volets intérieurs qui, par l’espace d’air compris entre fenêtres et boiserie, apportent une isolation performante au froid de la nuit.
QUELLE ATTITUDE ADOPTER ?
Repenser la maison en termes d’économie, sachant que les performances énergétiques réelles des bâtiments diagnostiqués par l’étude montrent des comportements thermiques très acceptables : PJ n°1 (p 25), les maisons anciennes étant classées DPE en C ou D
1. plutôt que d’envisager des projets pharaoniques qui détruisent totalement les spécificités de la maison ancienne, ne serait-il pas plus habile d’exploiter les qualités des maisons anciennes, ce qui permettrait de profiter de ce parc important qui, de surcroît, participe largement à la réputation du patrimoine bourguignon ?
2. conseiller les habitants par une lecture précise et technique de leurs maisons (appel au CAUE, aux associations, au STAP)
3. inciter la population à une attitude économe, comme cela a été fait au moment du premier choc pétrolier où l’on a demandé une réduction drastique des températures dans les logements et bureaux ;
4. bien distinguer les architectures par leur matériau de construction et non par typologies car il est certain que des matériaux inertes comme les parpaings de ciment et les dalles de béton qui constituent les maisons d’après-guerre nécessitent une autre approche et de réels investissements en terme d’isolation
5. élaborer son jardin pour se protéger des vents dominants, mais profiter de la source soleil
6. examiner les fiches ATHEBA qui analysent tous les éléments de la maison et les techniques adaptées au bâti ancien.
http://maisons-paysannes.org/wp-content/uploads/2013/07/ATHEBA-complet.pdf
Ces « bonnes pratiques » sont confirmées par le rapport de synthèse publié par la Direction générale de l’Urbanisme de l’habitat et de la construction, le Ministère de l’Ecologie du développement et de l’Aménagement durables, le Centre d’Etudes Techniques de l’Equipement de l’Est, MPF, ENTPE :
Conclusion :
Ces pratiques adaptées aux caractéristiques de l’architecture permettent non seulement une valorisation de ce bien commun, mais aussi elles évitent une indécence flagrante car vivre bien ne devrait pas permettre d’utiliser des fonds publics pour un confort égoïste et sans doute incohérent au moment où des travailleurs pauvres dorment dans leur voiture !
C’est une chance de pouvoir vivre dans une maison ancienne, tant elle offre une qualité de vie. Partageons plutôt les connaissances !
Le Conseil régional de Bourgogne se félicite du Prix régional du patrimoine, M. Neugnot le définissant comme un prix qui définit « l’excellence » en architecture.
En réalité, ce projet semble pour le moins une méprise dans la mesure où l’on confond les maisons en pierre et les constructions des Trente Glorieuses.
Une maison ancienne est parfaitement équilibrée et peu gourmande si elle est respectée.
Les désordres créés les années passées par des travaux inadaptés peuvent seuls être la cause de problèmes. Il est donc urgent de ne pas accumuler d’autres désordres.
La véritable urgence est d’expliquer la maison ancienne et de rectifier les erreurs du siècle dernier.
La notion de développement durable est majeure : les maisons anciennes, construites avec des matériaux naturels, ont une durée de vie très importante, plusieurs siècles ; elles ont d’ailleurs été construites avec économie. Profitons donc de ce capital hérité !
Si l’on sait la restaurer en comprenant les techniques de construction et en adaptant les interventions, la maison ancienne peut ne pas être trop coûteuse.
De nos jours, le prix de l’immobilier est en berne : les maisons anciennes sont peu chères et souvent boudées pour préférer une construction neuve : en réalité les éventuels acheteurs, convaincus que les travaux doivent être similaires à ceux des constructions modernes abandonnent ce projet.
Il serait infiniment plus pertinent de former les artisans aux techniques de constructions traditionnelles afin d’offrir aux habitants une qualité de vie exceptionnelle et à l’économie locale un sursaut bienvenu.
Enfin, la Bourgogne a donné de grands écrivains qui ont vécu et écrit dans des maisons que l’on peut connaître et qui souvent ont été conservées dans l’état : c’est le cas notamment d’André Frénaud à Bussy, Lacarrière à Sacy, Calaferte à Blaisy-Bas, Vincenot à Commarin, Colette à Saint-Sauveur en Puisaye, sans oublier Jules Roy, Jean Séverin, Gaston Roupnel, Romain Rolland, Achille Millien, Claude Tillier, etc…Ces auteurs ont chanté les qualités et beauté essentielles de leurs maisons. Il serait pour le moins heureux de se souvenir et d’être à la hauteur de ces personnages.
La maison ancienne, bien restaurée n’est pas énergivore et elle permet de vivre très agréablement, voire d’y produire des œuvres essentielles à l’humanité…
Le patrimoine bourguignon mérite un regard spécifique, notamment en le distinguant des constructions du XX° siècle, comme il serait urgent de sauvegarder le savoir-faire d’artisans éminemment spécialistes de l’architecture ancienne et qui, aujourd’hui, disparaissent à cause de normes qu’ils ne peuvent assumer dans leurs petites structures.
HYGROBA
6.3 Perspectives de l'étude; la création d'un modèle physique adapté au bâti ancien...
La présente étude met tout d'abord en perspective les risques de réhabilitations thermiques des bâtiments anciens qui reposeraient exclusivement sur:
- Des critères d'évaluation et des modèles de calculs conçus pour des bâtiments neufs,
- Des techniques d'isolation et des matériaux contemporains dont la comptabilité n'est pas assurée pour un bâtiment ancien, au comportement dit « respirant ».
Les principaux risques encourus étant les suivants:
- Des qualités hygrothermiques intrinsèques du bâti pourraient être détruites;
-La "rentabilité financière" des investissements réalisés ne serait pas comparable à celle des bâtiments neufs;
- Des pathologies pourraient se développer, réduisant éventuellement l'espérance de vie de certains bâtiments.
La présente étude soulève aussi et surtout la question de la modélisation du comportement thermique du bâti ancien, non satisfaisante pour les moteurs de calcul actuels.
Dans cette optique, un nouveau modèle physique pourrait être développé, adapté aux spécificités du bâti ancien. Dans une approche systémique, ce modèle devrait notamment répondre aux problématiques suivantes, qui restent posées pour le bâti ancien:
- La caractérisation des propriétés hygrothermiques des matériaux anciens (caractérisation de la conductivité, de la diffusivité, de la capacité thermique ...)
- La caractérisation des ponts thermiques des modes constructifs anciens,
- La caractérisation des espaces tampons et autres dispositifs bioclimatiques : cas des serres thermiques, des doubles fenêtres,
- La caractérisation du phénomène d'inertie,
- La caractérisation du phénomène de ventilation naturelle et de renouvellement d'air dans le bâti ancien
- La caractérisation des modes d'occupation.
A terme, un tel modèle physique pourrait être intégré dans les méthodes réglementaires (horizon RT existant 2010 ou 2013) mais aussi dans des méthodes d'évaluation simplifiées (de type diagnostic de performance énergétique OPE) ou encore d'aide à la conception.
CONNAISSANCE DES BATIMENTS ANCIENS & ECONOMIES D'ENERGIE
RAPPORT DE SYNTHESE - DGUHC /CETE DE L'EST/DGCB-LASH / MPF - PAGE 67